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jeudi 10 juin 2010

FLOBY

En retard de plus d’une heure (nous avons pris le mode burkinabé!), nous nous rendons au petit amphithéâtre de la ville. Ce soir, tout le monde vient voir un chanteur très populaire burkinabé : Floby. Nous sommes atterrés dès notre arrivée : malgré notre retard, nous sommes dans les premiers présents! Nous payons notre billet et prenons le rang devant la grande porte métallique où des gens d’arme sont postés pour gérer l’entrée des fans.

Nous nous tenons très près les uns des autres pour s’assurer de conserver notre place dans la file. Il n’est pas rare ici d’entrer dans une boutique et de patienter pour être servi quand un Bobolais entre à son tour et se place devant pour demander. Aucune culpabilité ou remords, ici, c’est la loi du plus fort qui règne!

Il est présentement 22h30, après 2 heures d’attente, un conflit avec des gens qui nous dépassaient sans scrupule, nous entrons. Là, nous avons tous l’image d’une belle grande ligne qui avance tranquillement, où des personnes civilisées attendent leur tour pour prendre place dans une salle de concert. Oubliez le petit confort canadien. Tout le monde se rue vers la petite porte, tous poussent, dépassent, se frappent. Je suis alors portée hors sol, j’arrive à peine à respirer jusqu’à ce qu’un gardien me tire la main pour me sortir du troupeau. Quelle expérience et elle n’est pas à son comble!

Les estrades se remplissent tranquillement. Je sens mon visage distinct parmi cette marrée d’hommes noirs. Nous sommes les 3 seules blanches parmi la foule! La publicité ensuite est nombreuse, des chanteurs inconnus émergent de l’arrière-scène micro à la main venant faire une démonstration de leur immense talent de « lipsinger »!!

1 heure du matin, 6 heures de retard, voilà qu’apparaît enfin Floby, celui pour lequel nous avons enduré ce misérable scénario. Le chanteur est généreux, a une voix à envier et drôle par-dessus tout! La dernière chanson, Kadjatou, le hit du chanteur clôture le spectacle. À peine commencée, le public quitte la salle sans remercier son hôte. Quand j’ai posé la question à un ami burkinabé, il m’a répondu que si nous étions restés, nous aurions gâché le moment!!?? J’ai vu plus tard qu’ils font la même chose lorsqu’ils quittent une fête, ils partent sans rien dire pour éviter de « briser le rythme de la soirée »!??



Le retour en moto se fait rapidement, poussés par le vent, l’air des dernières chansons dans la tête. Mon coeur est toutefois balancé entre le sentiment d’avoir eu une belle soirée et celui d'avoir vécu un moment d’intense déstabilisation!

Bissap!!


Les compositions de fin d’année terminées, ce matin-là, nous avions décidé d’offrir à chacun de nos jeunes une boisson glacée tellement rafraîchissante en cette chaleur épuisante du mois de mai! Ce breuvage : le bissap. Il s’agit d’une préparation faite à base de fleur d’ibiscus bien sucrée.

Deux jours plus tôt, c’était dans une cour du quartier que nous sommes allés faire la commande de ces 60 petits sachets. Une dame accompagnée de ses jeunes filles préparent le soir durant le mélange fruité. Rares sont ceux ayant un réfrigérateur dans cette ville, c’est par ce commerce qu’ils réussissent donc à rentabiliser cet important achat.


Notre cadeau s’est avéré davantage le nôtre en voyant ces nombreux petits visages reconnaissants de ce présent tout simple.




Lorsque j’habitais encore la famille, j’avais fait la préparation du bissap de façon traditionnelle. Je vous partage donc la recette :

Ingrédients
2 tasses de fleurs d’ibiscus
2 tasses et demie d’eau
100g de sucre
2 c. à thé d’essence de votre choix (d’ananas, fleur d’oranger, etc.)
2 bouquets de menthe

Préparation
Faire bouillir dans l’eau, les fleurs et la menthe jusqu’à une bonne coloration de l’eau.
Extraire les fleurs et la menthe.
Laisser refroidir et ajouter le sucre et l’essence.
Réfrigérer 5 heures
Servir glacé ou bien froid

mardi 1 juin 2010

Des gens proches des gens

Ici, quand il se passe un évènement particulier pour une famille tout le quartier est mis au courant. Bonne comme mauvaise, la nouvelle devient l’affaire de tous! Les liens sociaux que possèdent les Burkinabés sont nombreux et précieux. Un homme seul n’arrive pas à survivre sur cette terre aride. Le sentiment d’interdépendance est palpable dans la communauté : l’éleveur offre quelques pièces de viande en échange de quoi l’agriculteur lui fait cadeau de fruits et légumes. Une dame tresse les cheveux de l’autre pour avoir un peu de savon pour laver les habits.

L’autre devient donc aussi important que soi. Plus jeune, je me suis souvent demandé pourquoi on ne saluait pas les gens que l’on croisait sur la rue. Bien que courte, la salutation aurait offert un sourire à l’autre, un moment de briser son isolement. Au Québec, la population est importante, les moyens de communication nombreux, mais je suis convaincue que les individus ne se sont jamais autant sentis seuls.

La proximité des gens est aussi visible dans les petits cafés en bordure des routes. Sous le toit de tôle, le kiosque abrite 3 ou 4 bancs qui accueillent les clients directement au comptoir le temps d’un café et d’un bout de pain. Impossible de ne pas rencontrer l’autre. Impensable de ne pas s’ouvrir sur l’autre. L’autre matin, j’ai fait le test. Je me suis assise à l’une de ces petites boîtes à café…

Le Nescafé était drôlement plus savoureux qu’à la maison!

Taxi!!

Depuis le début de la saison des pluies, on remarque, au pays, la verdure rapidement embellir le paysage. À mon arrivée pourtant la seule présence d'arbres offrait oxygène à l'atmosphère poussiéreuse. Ici, les chemins en terre battue sont omniprésents, et cette terre d'une couleur rougeâtre est surprenante. Certains portent des masques sur leur moto, d'autres se couvrent le visage d'un voile tentant tant bien que mal de diminuer l'effet de la poussière sur leur santé.


Pour ma part, chaque matin et chaque soir, c’est un taxi qui «assure» mon transport.

Ce matin, comme à tous les matins, Vanessa et moi sommes en bordure de la route goudronnée, l’une des rare dans la ville, pour héler les voitures vertes qui passeront pour nous amener à l’école. À mon signe du doigt, le taxi s’immobilise près de nous.

«Bonjour, nous allons à Bindougouso près du lieu pour la pratique des permis de conduire.»

«Ya pas de problème!»

L’homme ouvre les portières de l’intérieur étant donné l’état douteux de celles-ci. Un grognement visiblement encombrant s’échappe du moteur. Encore une fois, dans le coffre, une bombonne de propane (vous savez celle qu’on utilise pour le BBQ) est dangereusement accoudée sur les bancs arrières. Pourquoi me direz-vous? C’est évident, c’est le réservoir d’essence! Les fenêtres sont toutes fonctionnelles, suffit de demander la manivelle au chauffeur pour pouvoir arriver à les ouvrir. Une musique traditionnelle couvre l’insécurité que peut représenter les sons provenant du véhicule.

«Monsieur, lui dit-on avant de partir, c’est bien 300CFA chacune?»

«Oh non, madame, c’est 500CFA pour les étrangers!»

Impossible, nous voilà encore victime d’un raciste choquant qui contraste radicalement avec l’image des hommes intègres que nous devions rencontrer ici à Bobo. Insultées, on feint de débarquer de l’auto-tamponneuse!

«Voilà, ça va, embarquez, je vous y amène!»

Il est près de 7 heures, trente minutes est donc un temps facilement envisageable pour se rendre au «service», comme ils disent ici. Une dame avec un immense seau sur la tête fait signe du doigt. On l’embarque. Nous sommes 4 dans l’engin. Quelques minutes plus tard, c’est une autre dame avec son enfant au dos qui fait signe de s’arrêter. Elle prend place. Nous sommes 6 dans la misérable voiture dont les pare-chocs semblent y laisser leur vie sur le chemin. Nos sacs à dos sur les genoux, suffocant dû au manque d’air ambiant, nous sommes déjà écrasées par la chaleur. Dernier arrêt : un homme prend place sur le banc avant avec l’une des dames. Alors voilà que si le carrosse se changeait en citrouille, nous serions une bonne cavalerie à le tirer!!

7h25, les enfants se ruent sur le véhicule vert pour nous accueillir de leurs grands sourires. La journée vient à peine de commencer que je me sens déjà la batterie déchargée de moitié.

Quelle chance nous avons d’avoir le transport en commun que nous connaissons à Montréal!

dimanche 23 mai 2010

Laver son linge sale en public!


Définition de buanderie:
Endroit où nous pouvons laver notre linge



À Montréal

















Au Burkina Faso







jeudi 20 mai 2010

Qui ramasse quoi?


L’un des chocs culturels que j’ai pu avoir, entrée au pays, c’est la prépondérance de déchets au sol versus l’espace libre pour s’y promener. Le paysage devient à certains endroits un épouvantable dépotoir à ciel ouvert où animaux et bêtes sauvages s’y rivent pour trouver la moindre nourriture. Le plus marquant, bien qu’étonnant à raconter, fut la première fois où j’ai fait le geste de jeter un sachet d’eau au sol. Par culpabilité, j’ai fait l’ACTE les yeux à moitié fermés, d’une rapidité honteuse comme si on pouvait me traquer pour ce délit. Aucune poubelle trône les routes ou les marchés. Individuellement, la responsabilité de garder son environnement propre semble chose bien difficile quand la mentalité est tout autre sur le continent.

On cumule alors dans nos poches ou sacs à dos nos déchets, refusant du mieux qu’on peut les sacs noirs dans les boutiques, mais quoi d’autres!? Nous avons dorénavant une poubelle à l’école, oui, mais celle-ci est vidée tout juste devant la petite cour en terre battue à quelques pieds devant les classes.

Mais il y a quelques semaines de ça, j’ai fait une incroyable découverte…

Un petit trésor caché d’Afrique : une usine de recyclage pour les sacs noirs, cause principale de la pollution désolante ici sur le continent.

Ce regroupement de femmes se donnent le mal de ramasser le déchet, le laver, le sécher et puis tel du fil ou de la laine le tissent pour en faire différents objets usuels.

L’environnement peut dire MERCI et respirer un peu mieux!



Authentique jusqu'au bout des doigts

Aujourd'hui, j'avais le cœur à la flotte: je me sentais plus fragile, moins patiente et un lourd mal de tête pesait jusqu'au haut de mes épaules.

Comme tous les matins, j'assois mon petit groupe à 7h30 dans la classe après les avoir saluer un à un dès leur arrivée à l'école. Je tente de m'intéresser à eux le peu de temps que je partage leur vie.

Ils se lèvent à leur habitude et tous en cœur: «Bonjour Mademoiselle!»

Je leur réponds et ils retrouvent leur étroit banc de bois. Je leur explique mon état d'âme et mon mal physique pour qu'ils puissent comprendre pourquoi le sourire a moins bonne mine ce matin.


L'un d'eux se lève, grand et mince: «Mademoiselle, nous serons gentils aujourd'hui!»


La journée fut plus légère certainement grâce à l'ambiance qui régnait dans ma classe.

L'authencité a donné lieu à un respect réciproque si précieux pour pouvoir me sentir heureuse au travail!



Je vous aime petite marmaille à moi!!!

Bouton à «off»

J’ai eu l’occasion de lire plusieurs livres depuis mon arrivée en Afrique. Il y a eu de ces après-midi où le temps errant nécessitait d’être comblé, d’autres fois et surtout ces fois, j’avais besoin de mettre le bouton à «off »et vivre de mots, de frissons, de grands amours et de profondes réflexions.


L’un d’entre eux est «Lettre à un otage» de Saint-Exupéry. On s’étonne à lire le récit de manière telle un orateur devant une foule accrochée à ses lèvres le lancerait. Les mots lus, que je n’ai pu m’empêcher de lire à haute voix, résonnaient dans la petite chambre de ma maison africaine. Chacun des mots placés l’un côte à côte formait une douce musique qui s’endort malheureusement au bout de ces maigres 75 pages…


L’autre est d’amour, de passion, de désir et d’une pure simplicité. «Une ardente patience (le facteur) d’Antonio Skarmeta. Il m’a rappelé que le bonheur réside dans bien peu de choses.




Bonne lecture aux âmes perdues en Afrique ou partout ailleurs!